Chronique d’été - Impressions et lignes claires d’Edouard Philippe et Gilles Boyer
Bonjour,
J’espère que vous passez un bel été. Comme annoncé, je suis en mode estival. Donc pas de missive, mais une chronique par semaine d’un ouvrage qui vaut le coup.
Pour commencer, je vous propose la critique d’Impressions et lignes claires d’Edouard Philippe et Gilles Boyer.
J’aime les livres politiques. Pas ceux où l’intrigue est farfelue, mais ceux où l’on dépeint le quotidien de ce qui se passe en coulisses, derrière les caméras, les réseaux sociaux et les micros. On pense qu’il y a de la conspiration en tous genres ; il y a souvent des compromis, des décisions prises très vite, trop vite parfois, du courage parfois, et surtout des hommes, souvent, et des femmes, parfois, qui cherchent à exister et à avoir un impact.
La vie politique n’est pas très glamour. Et c’est bien de ne pas lui donner d’inutiles fioritures qui occulteraient la réalité. Dans leur livre écrit et revendiqué à quatre mains, Édouard Philippe et Gilles Boyer présentent cette réalité politique avec une réelle acuité et une humilité salutaire.
Les deux auteurs se connaissent parfaitement. Amis depuis des décennies, c’est bien plus que la politique qui les allie, c’est un lien presque fraternel qu’ils explorent en se remémorant leur parcours respectif qui les ont amenés à des postes différents à Matignon. C’est également un goût partagé pour la littérature, la politique et l’histoire - objet d’un chapitre savoureux.
Lignes claires et impressions n’est ni un journal, ni un ouvrage programmatique. C’est une collection de chapitres thématiques qui retracent des moments clés, des rencontres, des impressions, des avis et des souvenirs. Le dénominateur commun est la politique, encore et toujours.
Je disais que j’aimais les livres politiques, surtout ceux sans grandiloquence. Cet ouvrage m’a beaucoup surpris par l’humanité et la simplicité qu’il dégage.
On se plonge dans un quotidien jamais simple, stressant, passionné. J’ai beaucoup appris sur ces deux hommes et sur certains de leurs engagements, notamment les affaires de défense et l’environnement. Sur ce dernier sujet, on sent surtout la plume d’Edouard Philippe qui explique à quel point les compromis sont quotidiens, car le choix entre la conviction écologique est tiraillée par des enjeux sociaux et environnementaux. Certains diront que la conviction doit être faible, mais quand on est à la tête d’une ville comme Le Havre qui dépend tant de son port, les choix ne sont jamais simples ou évidents. Mais on peut penser que le compromis est parfois une solution de repli qui abîme la conviction.
Bref, cet ouvrage m’a beaucoup plu, davantage que ce à quoi je m’attendais. Vous n’y trouverez pas de scoops croustillants ou de profonds regrets, mais une analyse personnelle bicéphale de l’état de notre pays par deux acteurs qui ont été au premier plan ces dernières années.
C’est tout pour cette semaine. Merci de votre lecture !
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A jeudi prochain,
Vivien.