#19 Des dirigeants inspirants et inspirés
Wessanen débarque en France ; Aigle parie sur l'humain et la durabilité ; être tech, international et à impact positif ; et bien d'autres choses
Bonjour,
Je commence par des remerciements. Ma dernière missive a été beaucoup partagée, notamment par la Communauté des entreprises à mission - merci ! -, et cela me conforte dans le choix que j’ai fait de commencer cette newsletter. Il y a un besoin de parler davantage de ces sujets, une envie d’échanger, de faire grandir le mouvement de ces entreprises qui veulent contribuer à avoir un impact positif pour la société. Il reste encore beaucoup, beaucoup à faire pour que cette dynamique soit encore plus partagée.
Comme la semaine dernière, j’ai consacré ma missive à un article, cette semaine, je rattrape l’actualité passée. Peut-être pas double dose, mais parfois des remontées d’articles moins brûlantes.
Au sommaire :
Wessanen poursuit sa mue
Aigle aussi
L’association pas commune entre internationalisation et RSE
Des dirigeants inspirants et inspirés
Le management aussi doit changer avec la mission
Du côté des entreprises
TOUJOURS PLUS LOIN. J’ai déjà parlé de Wessanen dans des précédentes missives et je pense que je vais continuer encore un moment… mais sous un autre nom. Le groupe néerlandais continue sa mue. Il change de nom pour devenir Ecotone et déménage son siège social d’Amsterdam à Saint-Genis-Laval dans le Rhône. Mais, ce n’est pas tout : cette transformation s’accompagne de l’adoption de statut de société à mission et d’engagements toujours plus profonds. Déjà hyper actif sur le marché du bio et du végétal, le groupe, propriétaire notamment de Björg et Bonneterre, a décliné une série d’ambitions autour de l’idée de “nourrir la biodiversité” : toujours plus de bio, une diversification des espèces végétales utilisées pour produire leurs aliments et tripler les volumes de matières premières stratégiques cultivées. C’est une sacrée pépite qui rejoint le sol français. Donc réjouissons-nous ! Bon, bizarrement, ce n’est pas une annonce qui a beaucoup retenu l’attention des médias.
LA RENAISSANCE. Je mentionnais il y a quelques semaines que Aigle allait devenir société à mission et B Corp. Il faut voir ces changements comme une nouvelle dynamique au sein de l’entreprise. Sa direction s’est largement renouvelée avec une obsession en tête : réveiller la marque. Et le dépoussiérage est garanti. Le statut de société à mission, c’est pour fin novembre et le label B Corp est visé pour 2021. Et même l’image de la marque prend une tournure très attrayante. 150 ans d’histoire aide pour savoir que les fondamentaux sont solides. Cette dernière campagne de pub (à quand remonte la dernière pub de Aigle dont vous vous souvenez ?) est parfaite : l’humain et la durabilité au cœur.
B CORP EN 3D. Cedreo est un éditeur de logiciel d’architecture 3D et vient de rejoindre la communauté des entreprises labellisées B Corp. Comme quoi, une entreprise de services de 35 personnes dans un milieu a priori très éloigné d’obligations réglementaires liées aux enjeux climatiques et environnementaux peut se dire que oui, elle a son rôle à jouer aussi. Comme l’affirme Mickaël Keromnes, son PDG, “les entreprises ont un rôle essentiel à jouer dans la réussite de l'accord de Paris sur le climat, et plus généralement, les entreprises du XXIe siècle ne peuvent plus se développer comme au XXe siècle et faire fi de leur impact écologique et social”.
Je trouve la démarche de Cedreo très intéressante. L’adoption du label vient couronner une volonté de responsabilité déjà présente au sein de l’entreprise, mais c’est l’intérêt de pousser jusqu’à la labellisation que je trouve original. En effet, l’entreprise s’internationalise et de ce fait va augmenter ses émissions carbone. Passer à l’international est toujours un virage stratégique important pour une entreprise. Cela bouscule de nombreuses lignes, mais il est bien peu fréquent que la RSE soit un des axes de lecture centraux dans le développement de cette ambition. Donc, chapeau !
J’ai oublié de préciser que l’entreprise est basée à Nantes. Pourquoi est-ce important ? Parce qu’il y a un écosystème très dynamique d’entreprises mettant la RSE au cœur de l’entreprise. Comment l’expliquer ? Je suis preneur de vos réflexions !
ENTREPRENEURE INSPIRANTE. Vraiment lisez le portrait de Marie-Josée Richer, co-fondatrice de Prana, entreprise canadienne de collations bio. C’est hyper inspirant : une dirigeante moderne drivée par la passion, l’impact et le bien-être personnel.
DIRIGEANT INSPIRE. Et il faut également lire la tribune de Guillaume Debrosse, DG de Bonduelle. C’est un véritable plaidoyer en faveur de la RSE et de l’impact positif que les entreprises peuvent et doivent jouer sur la société.
Citation de la semaine
“Être une société à mission ne doit pas être une fin en soi. Mais je suis persuadé que les entreprises sont les mieux placées pour faire en sorte que le monde arrête de se dégrader. Les politiques engagées mettent beaucoup trop de temps à se mettre en place. Quant au monde associatif, il représente un fort intérêt mais n’est pas acteur de gros changements. Les entreprises en revanche ont un pouvoir de décision assez rapide, et savent conduire le changement, en interne et en externe. Face aux enjeux actuels, il me semble important de s'engager dans une vision de « performance globale » qui intègre trois finalités : humaine, économique et environnementale. Ce chemin conduit naturellement sur la voie des sociétés à mission.” (Sylvain Breuzard, PDG de norsys - société à mission labellisée B Corp - président de Greenpeace France, dans un entretien pour L’ADN)
Du côté des idées
Pascal Junghans a publié une tribune sur le site français de la Harvard Business Review consacré au management dans les sociétés à mission. Pour lui, il faut que les entreprises qui font ce pas ne délaissent pas la transformation managériale qui doit accompagner ce changement de statut. Difficile de ne pas abonder dans ce sens et à ma connaissance, les entreprises ayant un tel niveau de maturité pour passer société à mission ont déjà eu une réflexion globale sur leur organisation et sur le management. Mais ce n’est pas toujours suffisant. Comme l’expliquait très bien Pascal Demurger dans L’Entreprise du XXIe siècle sera politique ou ne sera pas, le passage des mots aux actes demande un engagement et une persévérance au quotidien. En effet, on peut afficher une mission et tout faire pour l’incarner, mais l’humain peut être le parent pauvre. Et quand bien même, une culture managériale est insufflée par le haut, elle peut mettre des années avant d’être vécue par toutes et tous, surtout dans les très grandes structures.
Mon son de la semaine
Il y a un peu plus d’un an, j’étais au concert de Palace avec des gens partout autour de moi. Une autre époque presque. Ils viennent de sortir un nouveau single. Toujours mélancolique et envoûtant !
C’est tout pour cette semaine. Merci de votre lecture et comme toujours, n’hésitez pas à liker et partager cette newsletter, ainsi qu’à inciter vos réseaux à s’abonner. Comme toujours, je suis preneur de vos commentaires, lectures, analyses et propositions de visio.
Bonne lecture et à vendredi prochain,
Vivien.