Bonjour,
Tout est trop morose pour que je ne profite pas de cette blogletter pour chercher à inspirer. Cette semaine, et probablement les semaines suivantes, je mettrais encore plus l’accent que d’habitude sur des initiatives inspirantes, qu’elles soient portées par des entreprises à mission, B Corp ou pas.
Les coups de butoir sont constants en ce moment, que ce soit du point de vue sanitaire ou du point de vue économique. Et malheureusement, je sais que cela va perdurer pendant de longs mois encore. Je reste confiant que nous en sortirons collectivement plus forts, mais à ma petite échelle, je veux porter un message positif d’encouragement. Il y aura un bout du tunnel, mais il ne faut l’attendre pour créer des moments de plaisir, des opportunités ou tout simplement des instants de décompression.
Il faut savoir prendre soin de soi pour pouvoir prendre soin des autres. Cette blogletter m’est utile pour cela et d’une certaine manière, je vous encourage à ne pas vous oublier, à prendre du temps pour vous, mais comme on pense qu’on n’a pas le temps, je dirais même, surtout quand on pense qu’on n’a pas le temps. C’est quand on est débordé que l’on ne fait plus la distinction entre l’essentiel et l’accessoire, entre l’objectif de long terme et l’irritant de l’instant.
Il faut savoir s’imposer ces moments, trouver ce qui nous permet de nous ressourcer, de nous questionner, de conscientiser la situation et de se recentrer. Et parfois, il faut savoir reconnaître que ces exercices nécessitent un sparing partner, un “miroir” comme disent les jeunes dirigeants du CJD. Solliciter une oreille extérieure n’est jamais une perte de temps. Il n’y a pas forcément un résultat tangible immédiat, mais le cerveau fait son travail et c’est parfois un peu plus tard que la vertu de ces exercices prend tout son sens.
Au sommaire cette semaine :
Un soutien à l’innovation dans les tampons
Etre vertueux passe aussi par les autres
Faire du bien pour faire du bon business
100 jours pour se réinventer : vous faites quoi ?
Pourquoi toutes les entreprises ne voudraient-elles pas servir la société ?
Du côté des entreprises
TAMPONS INNOVANTS. La startup britannique Callaly, certifiée B Corp, a reçu une bourse de près de 175000 livres du Innovate UK’s Sustainable Innovate Fund, pour améliorer son principal produit, un tampon. L’innovation du tampon est qu’il combine un tampon classique et une protection supplémentaire pour limiter les fuites. Le produit est respectueux de la santé de la femme et composé presque en totalité de produits dégradables. Il reste une partie qui ne l’est pas. Ce financement va permettre d’accélérer la R&D sur ce sujet.
LE SENS DANS LA TUILE. Fireclay est une PME américaine spécialisée dans la tuile de décoration intérieure. Eric Edelson, son PDG, explique dans un passionnant podcast de Business of Home comment il a réinventé son entreprise après la crise de 2008, d’abord en passant en B2C après avoir toujours privilégié le B2B2C, puis en adoptant une posture de “business for good”. Cela s’est notamment traduit par la certification B Corp. Edelson explique que ces deux démarches combinées ont accéléré la croissance de l’entreprise, sa rentabilité et l’appréciation client. Et même si la crise sanitaire impacte son activité, il reste très serein au point même de poursuivre des projets de gouvernance très structurants, tels que l’actionnariat salarié.
VERTUEUX ENSEMBLE. Tout le monde le sait : être vertueux seul, c’est bien, être vertueux ensemble, c’est mieux. Parfois, les autres ne manquent pas de volonté, il manque de repère et de conseil. C’est ce le point dur qu’Ella’s Kitchen a cherché à corriger. La PME britannique spécialisée dans la nourriture pour enfant s’est donc mis de mèche avec la branche anglaise de B Corp pour construire un référentiel fournisseurs inspiré du B Corp Impact Assessment. Les fournisseurs ont un questionnaire de 92 questions qui leur permettent d’identifier leurs forces et faiblesses en matière de RSE. Outre ce rapport, il bénéficie d’une consultation gratuite avec un collaborateur d’Ella’s Kitchen travaillant sur la RSE et formé à l’évaluation B Corp afin d’identifier des mesures à prendre pour améliorer la performance de l’entreprise. Cet exercice est suivi dans le temps entre Ella’s Kitchen et le fournisseur en question. Les résultats sont tangibles, puisque quatre des cinq principaux fournisseurs de l’entreprise ont décidé de se faire certifié B Corp.
BÂTIR SA MISSION. La société d’investissement immobiliser Novaxia rejoint la communauté des entreprises à mission. Cette PME de 67 collaborateurs l’a annoncé à l’occasion de la semaine de la Finance Solidaire. Sa mission : “développer l’investissement dans le renouvellement urbain au bénéfice du plus grand nombre”. Déjà engagé de longue date dans des démarches sociétales et environnementales, c’est une démarche logique pour l’entreprise. Retrouvez tous leurs engagements sur leur site.
COMITE DE MISSION DE POIDS. La Maif voulait clairement marquer le coup en nommant Nicole Notat à la tête de son comité de mission. Cette nomination ne doit pas occulter les autres membres et l’accent très fort marqué sur des personnalités externes à l’entreprise, comme Blanche Segrestin, qui a participé à la création du “statut de société à mission” à l’Ecole des Mines.
100 JOURS POUR CHANGER. C’est l’approche que le groupe Havas, certifié B Corp, commence à adopter avec ses clients. Au travers de cette démarche, l’entreprise pousse ses clients à s’interroger sur trois axes : “Be, what do you stand for? Do, which behavior does that demand? Say, how do you communicate about that? And what shift are you going to realize in society?”. Et vous, si vous aviez 100 jours pour faire des modifications importantes liées à ces réponses, par quoi commenceriez-vous ?
Du côté des idées
Guillaume Desnoës, co-fondateur d’Alenvi, récemment devenue entreprise à mission, détaille dans une longue tribune pour Entrepreneurs d’avenir la pertinence du statut et va plus loin. Pourquoi ne faudrait-il pas changer la loi pour que toutes les entreprises soit à mission ? Disons plutôt qu’il s’interroge sur le fait que beaucoup trop de croyances demeurent pour empêcher de faire évoluer les statuts des sociétés. Pour lui, c’est presque contraire à l’histoire.
Le cabinet Nuova Vista vient de sortir un rapport sur la RSE et la raison d’être, leurs différences et les synergies possibles. Je n’ai pas eu le temps de le lire, mais j’ai assisté à sa présentation. J’en parlerai plus la semaine prochaine, mais vous pouvez déjà y accéder.
Christopher Marquis, récent auteur d’un ouvrage sur les B Corps, continue d’utiliser sa tribune dans Forbes pour évoquer tout un tas d’aspects très intéressants sur les B Corps. Cette fois-ci, il évoque la manière dont s’organisent les réseaux de promotion du label dans des Etats américains où il existe très peu, comme la Floride. C’est une interview croisée avec deux dirigeants qui se mobilisent énormément pour faire évoluer les mentalités sur place.
Mon son de la semaine
Ce titre est extrait de la BO de The Trial of the Chicago 7 disponible sur Netflix. Je suis fan d’Aaron Sorkin et ce film est à voir absolument. Et ce morceau est incroyable !
C’est tout pour cette semaine. Vos commentaires, critiques, likes et partages sont toujours très appréciés, surtout par les temps qui courent. Je vous souhaite une bonne semaine.
A vendredi,
Vivien.