#90 La nécessité de prendre le temps pour s'inspirer
Retour sur l'USI / Décryptage de la mission de Cogévie (complémentaire santé) et plein d'autres actus et analyses (15 minutes)
Chère lectrice, cher lecteur,
Avant de commencer, je vous propose un petit exercice. Prenez une feuille de papier ou ouvrez l’application Notes en mode dessin de votre appareil. Dessinez une tasse de café. Elle n’a pas besoin d’être belle ; personne ne jugera de l’esthétisme et je ne partagerai pas les plus belles la semaine prochaine.
C’est fait ? On y reviendra à la fin de la missive.
Passons au sommaire :
💭Edito : Retour sur deux jours d’inspiration à l’USI
🤒Décryptage de la mission de Cogevie
📱Les influenceurs humains et virtuels pour l’environnement
📈La CSRD, c’est comme si c’était fait
🌍Fit for 55, ça avance
📖Recension de The Cost of Sexism de Linda Scott
⛏️Sociologie de la SNBC
🧠Un peu plus de jus de crâne avec la triste époque post-Roe v Wade, les enfants gâtés, la discrimination dans l’IA et la RSE en Suède
☝️Vote de la semaine entre Julhiet Sterwen (cabinet en transformation) et Seqens (bailleur social)
🎧Mon son de la semaine : Beirut - “Carousels”
✏️La fin du jeu sur la tasse de café…
C’est un peu plus long que d’habitude, mais vous pouvez picorer ou tout dévorer !
En début de semaine, j’ai eu la chance de participer à l’USI (Unexpected Sources of Inspiration), une conférence de deux jours organisée par Octo Technology. A l’USI, les intervenants doivent vous déconcerter, vous amener à penser différemment. D’autant que le thème, cette année, était « Etats de Choc »…
Participer à ce type d’événement, c’est un engagement qui fait du bien. Pendant deux jours, le cerveau est stimulé, les idées fusent. C’est dense. Cet édito a une double utilité. La première est égoïste : mettre en cohérence tout ce que j’ai pu entendre en lien avec mon activité. La seconde est altruiste : vous partager quelques idées exprimées pendant cette conférence.
Dans sa présentation, Michael Dandrieux, sociologue et consultant, a cité Philippe Descola qui expliquait qu’on a une fâcheuse tendance à fonctionner par « posticipation » plutôt que par anticipation. En d’autres termes : on se dit a posteriori qu’on aurait dû agir différemment… Le pire est qu’on le sait souvent avant même d’agir.
Cela a été le cœur du propos d’Aurore Stéphant de l’ONG SystExt, qui a alerté sur l’impact de l’extraction effrénée de minerais pour répondre à la demande exponentielle de composants dédiés à l’électrification et à la numérisation de la société. Juste une donnée parmi tant d’autres : dans une mine de cuivre, composant essentiel des câbles, on extrait entre 0,3 et 2% de cuivre par tonne de terre exploitée. Difficile de ne pas sortir de sa présentation sans se dire qu’on fonce dans le mur en pleine conscience…
Evidemment, on ne sait pas toujours tout, mais comme l’explique Rémi Larrousse, mentaliste et consultant, « en situation d’incertitude en entreprise, ça ne sert à rien d’accumuler de l’information pour trouver l’information magique. Elle n’existe pas. Il faut extrapoler à partir des informations qu’on a. La qualité de l’information est plus importante que la quantité. » On dispose souvent de toutes les informations, mais mal agencées. Surtout, il faut accepter que l’on ait des biais cognitifs qui nous empêchent parfois de les voir et d’embrasser la complexité. « On est souvent aveugles aux chemins multiples à explorer lors de la résolution d’un problème », continue-t-il.
Cette nécessité de concevoir son environnement de manière complexe nécessite souvent de changer de perspectives. Dans un moment « récap » des précédentes éditions, Ludovic Cinquin, DG d’Octo, diffusait un extrait du talk de Luc de Brabandère en 2008. Il expliquait comment BIC avait décidé de se mettre aux rasoirs et aux briquets, a priori des diversifications éloignées du core business. Sauf si on se dit que BIC n’est pas un fabricant de stylos, mais une entreprise qui produit des objets qu’on trouve en tête de caisses dans les supermarchés...
Cette pensée globale est utile à d’autres égards. Nassim Taleb, auteur notamment du Cygne Noir, le rappelle : “on ne peut pas prévoir quand des événements rares vont se produire, mais on peut prévoir l’impact qu’ils auront sur moi et comment s’y préparer”. Encore une fois, c’est une question de capacité à penser autrement. Mais une chose est certaine selon lui, c’est une erreur de penser que lorsqu’on prend peu de risques, on est peu exposé à ce type d’événements.
Les chocs sont partout et les turbulences sont nombreuses. Pour l’économiste Carlota Pérez, cela s’explique par le fait que nous soyons à un « turning point ». Chaque révolution industrielle se caractérise par trois périodes :
l’installation de nouvelles technologies qui bouleversent la société, les habitudes et l’économie, et qui créent des bulles spéculatives;
le « turning point », période de troubles plus ou moins longue provoquée par un choc systémique;
la phase de déploiement marquée par un âge d’or où le système bénéficie au plus grand nombre, et où l’économie et la société se réconcilient.
Depuis 2008, pour la chercheure, on est empêtré dans cette seconde phase. En sortir nécessitera que les pouvoirs publics donnent une direction, en l’occurrence vers une transition « smart » (numérique), verte, juste et globale. Il y a encore un peu de travail… surtout parce que c’est une révolution sans épicentre.
Et les chocs se multiplient. La pandémie a rebattu les cartes dans le monde du travail. L’avocate Emmanuelle Barbara l’expliquait en des termes limpides : « le premier confinement a été une destruction massive du collectif en entreprise du jour au lendemain. (…) Tout ce qui faisait le sens et la culture de l’entreprise a explosé. » Il faut être aveugle pour penser qu’on pouvait revenir à la situation d’avant comme si de rien n’était (cf. le point plus haut…).
On assiste donc à une accélération des changements de dynamiques en entreprise. Pendant des décennies, personne ne se posait la question de venir au bureau : « on est passé d’une époque où il y avait une injonction à venir sur site à une époque où on doit donner l’envie de venir ». A cela s’ajoute la volonté d’avoir un emploi qui a un impact, d’avoir un manager qui nous coache et nous connecte, d’avoir un emploi qui respecte notre équilibre vie pro-vie perso. Bien que ces attentes ne soient pas saillantes chez tous les travailleurs, je pense qu’elles ne sont pas exclusives aux métiers où le télétravail est possible. Cela explique d’ailleurs en partie les difficultés de recrutement de certaines entreprises : il faut composer avec, pas contre, ces évolutions.
Cela met donc l’entreprise sous tension. James Priest en est conscient, d’où sa présentation sur la sociocratie 3.0 (S3). Plutôt qu’un modèle d’organisation, il présente la S3 comme un ensemble de pratiques qui permettent aux organisations de mieux fonctionner, et « de proposer des options quand les chemins habituels ne parviennent plus à conduire aux résultats recherchés ». La S3 se nourrit des tensions qui émergent dans l’entreprise, car elles sont autant d’opportunités d’amélioration.
Revenons à Michael Dandrieux. Il exhorte à sortir du récit possibiliste, à savoir s’engouffrer dans un marché potentiellement très rentable mais délétère pour la planète et la société en érigeant comme principe que si vous ne le faites pas, quelqu’un d’autre le fera forcément.
Pour lui, l’avenir de l’entreprise passe par l’intégration d’un indicateur duquel tous les autres devraient dépendre : l’habitabilité du monde. Et d’appeler à l’entreprise à s’interroger sur leurs produits et leurs services : sont-ils compatibles avec une meilleure habilité du monde ? C’est une bonne question quand on voit ça.
P.S. : merci à l’USI et à l’agence Raoul pour l’invitation !
Du côté de l’entreprise
🤒DECRYPTAGE DE LA MISSION DE COGEVIE.
Cogévie est spécialisée dans la gestion de contrats collectifs de frais de santé et prévoyance. L’entreprise de 80 collaborateurs est basée à Nantes. Comme le dit son DG, elle s’inscrit dans une démarche de “croissance pérenne”. La croissance n’est pas une fin et elle “n’a de sens que si [leur] impact est vertueux”. Ce à quoi s’ajoute une forte démarche RSE. Le choix de devenir société à mission s’imposait donc.
La raison d’être :
Œuvrer pour une gestion proche, responsable et innovante, au service de la santé des femmes et des hommes.
Cette raison d’être est claire. Aucun mot n’est superflu.
J’aime bien l’emploi du terme “œuvrer” qui a une connotation noble tout en étant engagé (mettre du cœur à l’ouvrage). Les trois adjectifs “proche, responsable et innovante” représentent des dimensions ancrées dans l’ADN de l’entreprise. La proximité client est un des axes importants de l’entreprise ; la responsabilité est incarnée par la politique RSE ; et l’innovation, car c’est également un axe d’efforts clé pour Cogévie.
Saluons enfin l’aspect inclusif de l’expression “des femmes et des hommes”.
Je suis davantage étonné par l’équilibre global. En effet, quelque chose “cloche”. Si on simplifie la raison d’être au maximum, cela donne “œuvrer pour une gestion au service de la santé”. La gestion de quoi ? La gestion de l’entreprise ? Tel que formulé, ce n’est pas clair. Surtout, une raison d’être doit expliciter la contribution de l’entreprise à un enjeu social ou environnemental. Une bonne gestion d’entreprise est certes un socle fondamental, mais le fait que l’enjeu de santé ne soit pas plus explicité affaiblit un peu la portée de cette raison d’être.
Les objectifs :
Tendre vers une empreinte carbone minimale de l’activité en diminuant constamment nos émissions sur les prochaines années, avec des actions concrètes sur la mobilité, l’énergie, le stockage et les flux de données.
C’est un objectif vertueux et un chemin déjà emprunté par Cogévie. Ma seule question est que le lien avec la raison d’être est ténu. Eventuellement, il tombe dans le chapitre “responsable”.
Viser le bien-être des salariés : renforcer notre attractivité et la fidélisation des collaborateurs grâce à une politique des ressources humaines et de qualité de vie au travail, adaptée à notre activité de manière collective et aussi individuelle.
Vous le savez, ce type d’objectif managérial m’embête toujours un peu. Evidemment que la marque employeur est un enjeu essentiel, mais je recommanderais vraiment de formuler ce type d’objectifs sous une forme différente : que comptez-vous mettre en place en interne pour répondre à votre mission sans avoir à parler de QVT et politiques RH ?
Travailler continuellement à la satisfaction de nos clients : toujours recentrer nos actions sur la qualité du service client
Pour une entreprise travaillant autant la proximité avec ses clients, leur satisfaction est essentielle. Mais, c’est un sous-objectif. A quoi cette satisfaction client participe-t-elle ? Cela manque dans cette mission et surtout dans les objectifs qui n’apportent pas d’éléments complémentaires.
Intégrer pleinement la société dans son tissu économique local avec des partenaires de confiance situés en priorité dans notre bassin d’emploi et/ou géographique proche et également de promouvoir nos activités dans le tissu local (partenariats, écoles, achats…)
Comme le premier objectif, c’est évidemment très louable, mais quel est le rapport avec la mission ? C’est un objectif RSE. Si la démarche RSE est si essentielle, j’aurais regroupé ses différents aspects sous un seul objectif. Cela aurait laissé de la place pour d’autres objectifs, par exemple sur l’innovation. Le seul champ d’action d’innovation porte-t-il sur la qualité du service client ?
Au global
Cette mission est pleine d’intentions très vertueuses et reflète l’ADN volontariste de Cogévie. Cela étant (et c’est déjà beaucoup), il y a une certaine décorrélation entre la raison d’être et les objectifs, très centrés RSE. Pour reprendre ce que disait Thomas Meyer dans un récent épisode du podcast, il est utile de s’interroger sur son comportement avant de s’intéresser à son utilité. Certes, mais un juste milieu me paraît essentiel. La question ici est de savoir si cette mission sera vraiment utile pour Cogévie, à savoir source d’amélioration continue dans son activité. Seule la déclinaison le dira.
Cet exercice d’analyse se veut pédagogique pour toute entreprise souhaitant devenir société à mission ou en cours de transformation. Je m’évertue à être critique MAIS constructif.
Vous pouvez retrouver toutes les missions déjà analysées ici et mes 16 conseils pour passer société à mission ici.
Et je suis à disposition pour échanger avec l’entreprise analysée.
☝️A VOUS DE VOTER.
Comme chaque semaine, c’est à vous de choisir la mission que vous voulez voir analysée dans la prochaine missive. Quel décryptage de mission vous intéresserait ? Il suffit de cliquer sur votre choix.
📊 Julhiet Sterwen (conseil en transformation)
🏢 Seqens (bailleur social)
📱L’IDEE ORIGINALE.
Le coup de vieux ! Kol Me Iconic vient de lancer C’JOYE1440 le premier influenceur virtuel qui veut faire du bien à la planète. Cette petite comète bleue vient d’atterrir sur Insta (pour faire cool !) et TikTok. Sa mission : sensibiliser les générations Z et Y aux risques liés à la santé mentale sur les réseaux sociaux, ainsi qu’aux enjeux environnementaux.
Coup de vieux, parce que les influenceurs, ça me dépasse, mais les influenceurs virtuels, c’est encore plus loin de moi. Mais, je sais que le phénomène émerge et captive. Alors pourquoi pas en avoir qui véhiculent des messages positifs, engagés auprès de cibles pertinentes ? Il faudra faire attention à ce qu’ils ne tombent pas dans les travers qu’ils reprochent aux réseaux sociaux.
Dans la continuité, L’ADN a publié un entretien super intéressant avec Arthur Auboeuf, un des co-fondateurs de Time for the Planet. Ancien influenceur de carrière, il explique comment il essaie de combiner écologie et influence, notamment via LinkedIn.
Du côté de la politique
📈LA CSRD, C’EST COMME SI C’ETAIT FAIT.
Il n’y avait pas de réel suspens si ce n’est s’accorder sur les petits points de détails. En tout cas, la présidence française pourra (presque) mettre à son tableau de chasse le lancement de la CSRD (Corporate Sustainable Reporting Directive), qui, en gros, servira à harmoniser le reporting extra-financier au niveau européen. Elle devait être définitivement votée aujourd’hui, mais je pense que la présidence française a privilégié les travaux sur le Fit For 55 (voir juste après).
Pour rappel, le calendrier de mise œuvre :
1/1/2024 : pour les grandes entreprises déjà soumises à la directive sur la publication d'informations non financières
1/1/2025 : pour les grandes entreprises non soumises à la directive sur la publication d'informations non financières (en gros les plus petites ETI)
1/1/2026 : pour les PME cotées, ainsi que pour les établissements de crédit de petite taille et non complexes, et pour les entreprises captives d'assurance. Les PME cotées pourront différer jusqu’en 2028.
🌍LE CONSEIL AVANCE SUR FIT FOR 55.
La France voulait absolument que le dossier avance pendant sa présidence. C’est chose faite malgré un petit retard du côté du Parlement européen. Donc, confirmation de la fin de la vente de voitures thermiques d’ici 2035, confirmation d’un fonds social pour le climat de 59 milliards d’euros (moins que prévu) et mise en place d’un nouveau système d’échanges de quotas d’émission.
Du côté des idées
📖RECENSION DE THE COST OF SEXISM. HOW THE ECONOMY IS BUILT FOR MEN AND WHY WE MUST RESHAPE IT DE LINDA SCOTT (2022, FABER & FABER)
Je cumule un certain nombre de handicaps pour bien comprendre la situation des femmes au travail : je suis un homme blanc ayant grandi dans un milieu plutôt favorisé. Donc, j’ai connu peu de discriminations dans ma vie et y ai été peu exposé. Ce qui fait que je suis un peu slow sur beaucoup de mouvements sociaux qui secouent notre société. J’en suis conscient et je me soigne. Cela passe par des lectures comme cet ouvrage de Linda Scott, The Cost of Sexism.
Ce livre est à la fois une exploration multi-facettes des différentes discriminations et difficultés que les femmes peuvent rencontrer dans le milieu du travail, mais également un récit personnel des différents projets de recherche que l’auteure a menés.
Le propos de Linda Scott est de se focaliser sur “l’Economie du Double XX” (Double X Economy) :
Un schéma clair d’inégalité économique marque la population féminine de toutes les nations, à chaque fois avec les mêmes mécanismes contribuant aux désavantages en place. Partout, les barrières à l’inclusion économique des femmes dépasse le travail et le salaire pour intégrer l’accès à la propriété, au capital, au crédit et aux marchés. Ces obstacles économiques, combinées aux contraintes culturelles qui pèsent sur les femmes, forment une économique souterraine unique aux femmes.
Au-delà de nous faire voyager en Europe, en Asie, en Afrique ou aux Etats-Unis, elle cherche à montrer que l’émancipation des femmes dans l’économie présente d’importants avantages. A l’échelle des femmes, c’est une recette pour sortir de la pauvreté, des abus et des diverses formes de violence qu’elles subissent. A l’échelle de l’économie, leur présence en nombre a tendance à diminuer les risques, accroître la transparence et la stabilité générale. Au niveau de l’entreprise, la rentabilité est souvent plus élevée, les enjeux environnementaux davantage pris en compte et la QVT meilleure. Sans parler de leur implication dans la vie locale et les communautés plus forte que les hommes.
Chaque chapitre évoque une difficulté ou un obstacle : les stéréotypes qui pèsent sur les femmes, l’accès compliqué à la propriété et aux capitaux, la perpétuation de certains comportements conscients et non par les hommes (surtout en groupes), les inégalités salariales, “la pénalité de la maternité” etc. Souvent, les causes racines de ces problèmes sont ancrées dans les sociétés et il n’est pas simple de les anéantir. Pourtant, il le faut. Cela passe par des lois, des réglementations, des incitations, mais également de la sensibilisation. C’est pour cela que la lecture de ce type d’ouvrage est indispensable pour tout homme.
Vous pouvez vous procurer l’ouvrage ici.
⛏️SOCIOLOGIE DE LA SNBC.
En parallèle du rapport annuel du Haut Commissariat pour le Climat (en substance, le constat sur l’action gouvernemental est le suivant : c’est mieux, mais doit faire plus), une étude sociologique de la Stratégie Nationale Bas Carbone a été publiée. Pour qui aime la sociologie des organisations, c’est passionnant !
Les points saillants :
Les équipes du ministère de Transition écologique manque de ressources et de pilotage politique dans un contexte où les textes à dimension climatique se multiplient.
Les administrations sectorielles avancent à pas feutrés sur les enjeux climatiques en lien avec la SNBC. Pourquoi ? Manque de pilotage politique clair pour expliquer les tenants et les aboutissants liés aux efforts demandés.
La portée contraignante ou non de la SNBC n’est pas claire et affaiblit le document, d’autant qu’étant, par définition, sur du long terme, il n’invite pas à l’action immédiate.
La SNBC est un document d’experts pour des experts qui s’appuie sur des modèles prospectifs complexes. Bref, il manque le décodeur pour les équipes non techniques, qui ne savent pas toujours quoi faire de ses recommandations et ne le mobilisent pas quand il y a des arbitrages gouvernementaux.
La SNBC s’appuie beaucoup sur la théorisation d’évolutions technologiques et économiques, mais elle est peu diserte sur les transformations sociales et occultent les formes d’injustice sociale que certaines recommandations pourraient générer.
🧠UN PEU PLUS DE JUS DE CRANE.
Si vous ne devez lire qu’un article en anglais sur la décision de la Cour Suprême de renverser Roe v Wade sur l’avortement, lisez celui-ci.
La Défenseure des droits veut faire des discriminations dans l’IA un des piliers du futur règlement européen sur l’IA.
La RSE en Suède, un modèle à suivre à en croire le retour d’expérience de Sonia Le Masne qui y a passé quatre ans.
Sommes-nous des consommateurs responsables, ou plutôt “des enfants gâtés” comme dirait l’anthropologue Fanny Parise ?
Mon son de la semaine
Il suffit de quelques secondes pour reconnaître la voix si singulière de Zach Condon, le fondateur de Beirut, entre lancinance et envoûtement. Il a sorti en début d’année un album qui reprend 26 morceaux, qui ressemble à de la paléontologie dans l’évolution musicale de Zach. Pour tout fan du groupe, c’est exquis. “Carousels” est un morceau grand cru de Beirut !
Alors revenons à notre tasse de café ! Votre dessin ressemble-t-il à cela ?
Ou à cela ? (pas simple sur Notes…)
Probablement la deuxième version, comme une immense majorité des gens. Comme l’expliquait Rémi Larrousse après avoir fait le test lors de son intervention à l’USI, on a beau voir notre tasse de café vue d’en haut tout le temps, on se fait toujours une représentation mentale différente (par ailleurs, qui a une tasse de café de cette forme ??). Son objectif était de nous faire comprendre que tout est une question de perspective. En fonction de la manière dont vous regardez une situation, un problème, une difficulté ou autre, changez de perspective. Notre cerveau a la fâcheuse tendance à chercher un chemin unique, alors qu’il existe d’innombrables possibilités. Et ainsi, vous trouverez des sources d’inspiration différentes. C’est tout bête, mais c’est bien de se le rappeler.
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A la semaine prochaine,
Vivien.